Sur un plan du bon sens, la trésorerie est ce qu’il reste à une entreprise lorsqu’elle a tout payé, mais attention, cette analyse de type « panier de la ménagère » est en réalité erronée pour les entreprises dont les recettes comme les dépense sont différées dans le temps. Autrement dit, attention au besoin en fonds de roulement.
En effet, les clients de l’entreprise peuvent avoir un délai règlement en moyenne de 45 jours, et un délai règlement fournisseurs et autres tiers moyen de 35 jours. Dans ce cas, la trésorerie de l’entreprise à un instant T, n’est pas uniquement constituée des résultats passés engrangés en banque, mais se trouve aussi diminuée des sommes dues par les clients de l’entreprise (à qui l’entreprise fait crédit) et augmentée des sommes dues aux fournisseurs et aux tiers de l’entreprise (qui lui font crédit).
Donc l’analyse de trésorerie pure n’est qu’un indicateur parmi tant d’autres, mais si elle n’est pas précédée d’une analyse fine du besoin en fonds de roulement (délais règlements clients, fournisseurs, tiers, état, divers) elle ne peut faire l’objet de prévisions fiables. Or prévoir la trésorerie est une étape fondamentale de toute reprise d’entreprise. Comment évaluer correctement une entreprise dont on ne prévoit pas les « cash-flows » (flux de trésorerie) avec suffisamment de précision et de pertinence ? Comment convaincre les banques de suivre un chef d’entreprise repreneur qui n’évalue pas correctement son besoin en fonds de roulement, et par voie de conséquence, sa trésorerie ?
En conclusion, nous pouvons affirmer que le niveau de trésorerie d’une entreprise n’est pas une donnée fondamentale pour la valorisation de celle-ci, mais qu’en même temps, l’anticipation de celle-ci dans des conditions de précision optimales est absolument indispensable pour le montage de dossiers d’évaluation d’entreprises.