Le seuil de rentabilité désigne un chiffre d’affaires minimum pour atteindre un résultat à zéro. La subtilité est de décomposer les charges qui viennent en contrepartie de ce chiffre d’affaires entre charges variables et charges fixes. Question de sémantique ? Et bien en réalité, cette distinction est utile sur le plan de l’analyse de son activité d’entreprise.
Les charges variables désignent celles qui sont directement liées et en règle générale, proportionnelles au chiffre d’affaires. Donnons quelques exemples caractéristiques de charges variables : frais de commercialisation, frais de carburant pour un taxi, frais de déplacement pour un commercial, achats de marchandises pour un commerçant….Ce qui caractérise les frais variables, c’est qu’ils varient en fonction du chiffre d’affaires, et ainsi on peut déterminer ce que l’on appelle la marge sur coûts variable (MCV).
Les charges fixes (ou charges de structures) sont quant à eux existants, même en l’absence de chiffre d’affaires. Contrairement aux frais variables, les charges fixes (CF) évoluent par paliers successifs. Ce sont souvent des charges résultant d’investissements entraînant des flux financiers indépendants du chiffre d’affaires à l’instant T, bien qu’absolument nécessaires à la réalisation du volume d’affaires sur une période moyen ou long terme.
Le seuil de rentabilité est donc le chiffre d’affaires tel que Marge sur Coûts Variable = Charges fixes (MCV = CF).
L’analyse de sa décomposition entre charges variables et charges fixes permet de mieux appréhender l’activité dans son détail et de cerner la capacité à une entreprise de devenir rentable. Une perte en soi n’est pas fondamentalement négative, si par ailleurs l’analyse du seuil de rentabilité permet de déterminer le chemin qui reste à parcourir pour une entreprise en devenir. Le capital risqueur sera attentif à cette notion de seuil de rentabilité car les entreprises qu’il appréhende peuvent parfois ne pas avoir encore atteint ce seuil de rentabilité.
Le prévisionnel doit intégrer cette notion de seuil de rentabilité afin d’éclairer les interlocuteurs sur la décomposition fonctionnelle du compte de résultat à travers l’analyse des charges dans leur ensemble.