Les professionnels de la valorisation d’entreprise utilisent deux grandes familles de méthodes : méthodes de rentabilité, méthodes patrimoniales. Les méthodes de rentabilité vont valoriser une entreprise sur la base de critères liés à la capacité de l’entreprise à générer des bénéfices et de la trésorerie : on parle souvent de méthode de cash-flow. Les méthodes patrimoniales vont davantage porter l’accent sur les actifs de l’entreprise en valeur vénale.
En réalité, les deux méthodes sont importantes et étroitement liées. En effet, une entreprise ne peut dégager des bénéfices que si ses actifs corporels et ou incorporels sont de nature à permettre la réalisation de chiffre d’affaires et au bout de compte de cash-flow (trésorerie). Inversement, une entreprise réalisant des bénéfices, du cash-flow, de la trésorerie, est à même de continuer à investir pour l’avenir et s’assurer par la même occasion de sérieuses chances de réaliser des bénéfices, et donc de la trésorerie.
Néanmoins, et mêmes si ces méthodes sont liées, il peut apparaître que certaines activités sont structurellement déséquilibrées du fait de la nature de leur activité, entre poids de l’investissement nécessaire, et bénéfices réalisés. Par exemple, certaines activités industrielles nécessitent de très lourds investissements, dans des environnements concurrentiels rendant la réalisation de bénéfices plutôt incertains. A l’inverse, certaines activités de services nécessitent peu d’investissements matériels et reposent essentiellement sur le capital humain qui compose ses équipes.
Dans la valorisation d’une entreprise il est donc nécessaire de pondérer le poids respectif de chacune de ces méthodes de valorisation. Il faut veiller à ne pas privilégier trop fortement une la rentabilité au détriment du patrimoine ou inversement, en ayant un oeil critique sur les éventuelles aberrations de valorisations.
Au bout de compte, les seules bonnes valorisations sont celles qui conduisent à l’aboutissement des projets entrepreneuriaux : investissements financés par les banques, associations, fusions, acquisitions, scissions rendues possibles par des valorisations qui respectent ceux qui prennent des risques. La notion de rémunération du risque prime sur toute autre considération, et lors d’une valorisation d’entreprise, c’est ce critère qui devra être retenu.