L’Union européenne vient d’introduire une nouvelle norme appelée CSRD – pour Corporate Sustainability Reporting Directive.
Derrière cet acronyme, une idée a priori vertueuse : pousser les entreprises à rendre compte de leur impact social, environnemental et de gouvernance.
Mais pour Philippe Massou, expert-comptable et observateur attentif du monde économique, cette norme risque surtout de transformer la vie des entreprises en casse-tête administratif.
Qu’est-ce que la norme CSRD ?
La CSRD vise à obliger les entreprises à publier des informations détaillées sur :
- Leur empreinte carbone,
- Leurs pratiques sociales et éthiques,
- Leurs relations avec les salariés et les sous-traitants,
- Leur modèle de gouvernance.
Sur le papier, cette directive cherche à promouvoir la transparence et la responsabilité sociétale.
Mais dans la pratique, elle introduit des exigences extrêmement complexes à mettre en œuvre.
Une usine à gaz administrative
Les premières entreprises concernées sont les très grands groupes, dont le chiffre d’affaires se compte en dizaines de millions d’euros et les effectifs en centaines de salariés.
Cependant, comme le souligne Philippe Massou, la CSRD sera bientôt étendue par paliers aux PME, puis probablement aux plus petites structures.
Autrement dit : aucune entreprise ne sera épargnée.
Et cette nouvelle norme, encore en cours de rédaction, s’impose déjà.
Résultat : une situation confuse pour les entrepreneurs, qui doivent se préparer à des obligations floues mais potentiellement lourdes.
Une dérive politique inquiétante
Au-delà des aspects techniques, Philippe Massou dénonce la politisation de l’Europe et la dérive idéologique derrière ces nouvelles réglementations.
Selon lui, la CSRD s’apparente à une forme moderne du contrôle étatique sur les entreprises, en les rendant responsables de sujets qui devraient relever du domaine public.
“On veut asservir les entreprises à l’État”, explique-t-il, “en leur imposant des devoirs qui ne sont pas les leurs.”
Les entreprises respectent déjà des normes strictes, qu’elles soient sociales, fiscales ou environnementales.
Le monde économique, dit-il, est déjà vertueux — et surtout, épuisé par la multiplication des obligations européennes.
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Vers une hyper-réglementation du tissu économique français
Si les intentions affichées sont louables, la réalité pourrait être tout autre :
la CSRD risque de ralentir l’activité économique et d’alourdir les coûts de conformité pour les petites structures.
Imposer ce niveau de reporting à une TPE ou une SARL de trois salariés, c’est risquer de décourager ceux qui font vivre l’économie locale.
“On s’achemine vers une abondance réglementaire hallucinante dont les entrepreneurs se passeraient bien.”
Pour aller plus loin
Philippe Massou développe son analyse complète dans sa vidéo :
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